[INTERVIEW] London Nebel – « C’était une passion, j’ai commencé à faire de la musique quand un ami m’a montré Fruity Loops, j’avais 17 ans. »

Interview in english here 

Invité gracieusement par Electroklit, nous avons pu nous entretenir avec Nathanael de London Nebel pendant la Propulsion 5 le 15 novembre 2017. Le moment pour parler d’un peu de tout et surtout de leur dernier EP Propaganda qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Interview.

 

Dubstep.fr :  Vous vous souvenez de quand vous avez commencé la musique ? D’où vient votre nom ?

 

London Nebel : « On a commencé la musique il y a 14 ans, Daniel rappait et moi, je faisais le DJ avec mes platines et mes vinyles. On s’est rencontré et on a décidé de faire de la musique tous les deux et de faire un groupe de hip hop.
Il était le rappeur et j’étais le DJ : je faisais les son et il écrivait les chansons. En 2008, 2009, on a essayé de faire de la musique électronique. À ce moment là, ce n’était pas du dubstep, c’était du style breakbeat, comme The Prodigy.
Un bon ami à nous est venu chez nous avec un jeu, une sorte de quiz. Il y avait le mot London et le mot Nebel dessus, on s’est dit ça allait bien ensemble.
Quand on a commencé a faire du dubstep on s’est dit : “le dubstep vient d’Angleterre donc on peut utiliser London Nebel, parce que « nebel » veut dire brouillard. Quand on prend London et Brouillard, c’était un peu comme faire la transition entre l’origine du dubstep et là où on habite. » C’était l’idée derrière notre nom de scène. »

Dubstep.fr : Pourquoi le dubstep ?

London Nebel : « Je ne me rappelle plus du premier son dubstep que j’ai écouté, je ne sais plus si c’était Skream ou Banga. Je connaissais les premiers son de Megalodon. Ce qui m’a beaucoup plu dans le dubstep, plus qu’ailleurs, c’est ce sentiment unique qui accompagne le drop, il n’y a aucune autre musique qui te fait ressentir la même chose. J’y ai trouvé des similarités par rapport au hip hop et c’est aussi pourquoi j’ai commencé le dubstep. »

 

Dubstep.fr : Écoutes-tu autre chose que du dubstep ?

London Nebel : « Je pense qu’il est important d’être influencé par d’autre styles musicaux, pas seulement par la musique électronique.
Il est important d’avoir ce mode de pensée, parce que quand tu écoutes toujours le même style de musique (par exemple juste du riddim), tu n’as pas la chance d’être surpris par ce que tu écoutes, et donc par ce que tu produis.
Je m’inspire beaucoup d’instrumentales de hip hop, rock ou de funk. Cela dépend. J’écoute aussi ce qui passe à la radio, même la pop, cela peut être intéressant. »

Dubstep.fr : Ton top 5 d’artiste, tout style confondu, en ce moment ?

London Nebel : « Kaytranada , Mr.Carmack et Curly, qui est un rappeur allemand.
Mais aussi Queen of the Stone Age, un groupe de rock. »

 

Dubstep.fr : Quand vous avez commencé le dubstep, quel était votre but initial ?

London Nebel : « C’était une passion, j’ai commencé à faire de la musique quand un ami m’a montré Fruity Loops, j’avais 17 ans. J’étais surpris, je pouvais transcrire mes propres idées, créer mes propres mélodies.
En 2011 on a eu nos premiers contacts avec Sin City Recordings, le label de DJ Hatcha. C’est un pionnier du dubstep. C’était la première fois qu’on était en contact avec un si gros artiste mais ça n’a pas changé notre leitmotiv, on voulait simplement faire de la musique par passion.
C’est sûr qu’au fil du temps, et des contacts auprès des labels, on avait cet aspect où on voulait faire en sorte que notre musique soit sélectionnée par des labels. Mais ça ne changeait pas notre envie de faire ce genre de musique, juste parce qu’on pouvait sortir des sons sur Never Say Die ou autre, c’était pas le but. On voulait faire de musique, on était très chanceux de pouvoir envoyer des chansons à des labels et avoir la possibilité d’en sortir. »

 

Dubstep.fr : Avez-vous des projets ?

London Nebel : « On a notre EP Propaganda qui sort le 24 novembre sur FirePower records
C’est notre premier depuis 3 ans. On a une autre soirée en décembre a Budapest.
Pour l’année prochaine, il n’y a rien de prévu pour l’instant, on veut juste sortir plus de titre. Mais on a beaucoup d’idées de son et de collaborations. »

 

Dubstep.fr : Producteur, c’est votre job de tous les jours ?

London Nebel : « Non ! Je travaille dans une maison pour les personnes handicapées. Je leur fais à manger, je fais des activités avec eux. C’est ça, mon job de tout les jours ! »

 

Dubstep.fr : Comment avez-vous eu l’idée de votre communication autour de votre EP ?

London Nebel : « D’abord on avait plusieurs sons, un nommé Propaganda  et on avait cette voix dedans. On a fini tous nos sons et on l’a envoyé au label Firepower, il nous ont répondu qu’ils voulaient en sortir 4 de leur choix.
Après ça on s’est posé la question : « quel pourrait être le nom de notre EP ? » On a eu quelques idées mais l’idée de le nommer Propaganda revenait parce qu’on avait déjà une track qui s’appelait comme ça et que c’est un sujet qui revient beaucoup dans les médias, en politique, dans nos vies. Tout le monde y est confronté. C’était l’idée et après on s’est posé la question “OK que peut-on faire pour le marketing ?” On avait jamais fait quelque chose comme ça. C’était la première fois. Après l’idée nous est venue, on allait faire de la propagande. On s’est concertés et on a eu l’idée des fausses rumeurs, on a demandé à nos amis producteurs si ils pouvaient les partager.
L’intention n’était pas de faire le buzz. J’ai lu beaucoup de commentaires qui disaient que c’était un manière stupide de faire de la publicité, ce n’était pas le but.
C’était plus une expérimentation de notre part, on voulait prendre un miroir et voir les gens se comporter comme des moutons juste parce que qu’un artiste connu comme Dubloadz disait des choses comme “ils m’ont volé ma clé usb, ils ont volé mes sons”. Et les gens vont le croire juste parce qu’il est connu. Il dit forcément la vérité parce qu’il est connu, bien sûr, et les fans y croient, sans preuves, sans photos attestants de ses dires, aucun fichier audio, aucune preuve mais certains y croyaient quand même. Je savais que des gens allaient mal réagir et je peux comprendre : lancer des fausses rumeurs c’est pas terrible en soi.
C’est aussi un bon moyen de commencer une conversation, pas spécialement avec les rumeurs qu’on a crée mais par rapport aux politiques.
Notre raison principale n’était pas de gagner de la visibilité, le focus doit être la musique et pas le markerting.
Mais c’est marrant depuis hier, quand on a sorti le premier trailer avec le premier drop de “Propaganda” et personne n’a réagit sur la musique, tout le monde a dit “oh c’était un stunt marketing, bien joué”. C’est marrant, tout le monde parle de la manière dont on a fait les choses mais pas de la musique.
La semaine dernière était vraiment bizarre quand UZZI a publié la première rumeur, tout le monde a commencer à le croire, c’était fou. »

 

Dubstep.fr : Avez-vous des conseils pour les jeunes producteurs ?

London Nebel : « J’ai juste un mot : L’enthousiasme. Essaie de ne pas perdre confiance en toi ainsi que ton enthousiasme pour produire. Je pense que c’est important, aussi, d’être ouvert à de nouvelles choses.
N’essaie pas de copier, mais ça peut etre un bonne chose pour apprendre, comprendre comment un synthétiseur fonctionne ou comment est produit un son de batterie, cela peut te donner des idées.
Mais je pense que l’enthousiasme est la clé. »

 

Dubstep.Fr remercie Nathanel pour nous avoir accordé cette interview ainsi que l’équipe d’Electroklit pour leur accueil. Retrouvez très bientôt l’interview de Code:P, LUX et Qoiet.

 

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